Le premier déplacement de la saison a toujours une saveur particulière. Cette année n’y déroge pas, bien au contraire, l’atmosphère est pesante, les sourires sont forcés et nous faisons tous comme si …

Plus rien ne sera comme avant. Cette phrase, si souvent utilisée prend tout son sens : il y a eu la période Henri, 30 ans de fidélité, de services aux joueurs du HBGG. Il n’y a pas eu d’avant, à vous joueurs, staff de construire l’après. Gros challenge, mais c’est votre plus belle mission : poursuivre ce qu’a initié Henri.

Notre adversaire du jour, le Cavigal de Nice, un poids lourd de la Proligue, en proie avec des soucis financiers, et qui permet au VHB de se maintenir en D2. Par contre, pour eux, c’est retour à la 4ème division du championnat de France, toujours compliqué pour un club habitué au professionnalisme. Le recrutement est à la hauteur de leur ambition : un top buteur gaucher italien et 2 espagnols pro de très bon niveau. L’objectif annoncé est la montée en N1.

5 heures de bus, il faut les digérer. Le groupe grandit, sait gérer ce type de situation, on garde espoir. Le début de match est équilibré, le Cavigal reste devant, mais leur manque de rotation, ainsi que leur manque d’imagination en attaque se fait déjà sentir. Notre défense est rude, même si le score à la mi-temps est de 15/13 pour les niçois, on sent bien que nos jaunes et verts restent en embuscade et donnent le tempo du jeu.

Gagné, le début de la seconde période confirme cette impression. Le score s’inverse, le ballon brûle les mains, les passes se multiplient, le jeu collectif grangeois met au supplice les joueurs du Cavigal. Un 7/0 passé par nos verts et jaunes est impitoyable, notre jeu est plein de sang-froid, de gestion par rapport à l’enjeu. Le HBGG déroule et marche sur les niçois, découpe en défense, il y a bien longtemps que Marko a mangé le cerveau des tireurs niçois. La défense jaune a fait le taf, c’est notre force. Le Cavigal ne reviendra pas. Les jaunes et verts savourent et déroulent jusqu’au coup de sifflet final. Une radio locale décerne le trophée de MVP à Marko, c’est très mérité.

Le retour en bus est toujours un grand moment pour les joueurs et supporters. Ce sera un grand moment, mais tout en retenue.

Ainsi va la vie, je voudrais finir par 2 belles phrases de Pagnol et Sully Prudhomme, humanistes s’il en est.

Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.

Et

C’est aux premiers regards portés, en famille autour de la table, sur les sièges plus écartés que se fait l’adieu véritable. (Nous avons tous eu un regard sur ce siège habituellement occupé par Henri désespérément vide ce week-end)